Un débat passionnant dimanche soir dernier à Cotignac

J'étais présent dimanche soir dernier pour participer à un débat, suite à la présentation du film "Notre pain quotidien." La discussion a été de très haute tenue. J'ai seulement regretté l'annulation au dernier moment de Josette Pons - la candidate UMP - qui devait également être présente.

Je tiens à féliciter les organisateurs ACDC - www.acdc-cotignac.com. Le documentaire présenté m'a interpelé. Il dénonce les excès de l'industrie agroalimentaire. Il permet aussi de nous mobiliser, nous les "consom'acteurs". Car si l'industrialisation de la production alimentaire a quelques vertus : elle a permis au plus grand nombre (surtout dans les pays occidentaux) d’accéder à une nourriture abondante et de repousser les menaces de famine. Le tableau n'est pas tout blanc, loin de là : l’alimentation, qui reliait fondamentalement le champ à l’assiette et les hommes à la nature, tend à devenir parfois un processus industriel ultra-technique et surtout (et c'est le plus grave) opaque. Les consommateurs ont perdu peu à peu l’origine de leurs aliments, les conditions de production et les impacts sociaux, environnementaux ou éthiques de ce qu’ils achètent...

Le réalisateur de "Notre Pain Quotidien" a passé deux ans à sillonner l'Europe pour filmer les coulisses des grands groupes de l'agroalimentaire. Au final, le résultat est donc troublant : une série de plans fixes, sans commentaire, avec quelques hommes robotisés travaillant dans des abattoirs-usines où porcs et poissons défilent devant les éventreurs mécaniques, dans des hangars où des milliers de poules se pressent les unes contre les autres avant d’être aspirées sur un tapis roulant d’où elles sortent pré-emballées sous cellophane... Pour ma part, je souhaite surtout que ce film sensibilise et amène de l’énergie à chacun plus que du désespoir. Sur ce sujet, je crois beaucoup à l'action publique à tous les niveaux.

Pour en savoir plus : www.ourdailybread.at  et regarder la bande d'annonce ci-dessous.

Comments

[maxime]

Je tiens à vous remercier et à porter mes félicitations à la jeune personne représentant Mmde Dominique Blanc et Mr Bayrou. Enfin des jeunes en politique avec un dicours assez cohérent et enfin un parti autre que le PS qui accepte le débat, le grand perdant est sans aucun doute Mmde Pons qui ne fait que parler de développement durable mais ne l'applique jamais (elle vient de faire deux mandats sans jamais faire ce qu'elle autait dû). merci à Mr Latz pour ses connaissances et son ouverture d'esprit quand au bio comme le poil à gratter de l'agriculture normale.
A quand un vrai débat dans notre circonscription sur tous les sujets qui nous concerne entre le PS, le Mouvement démocrate et l'UMP ?

[HH]

j'ai vu le film. je suis très touchée par le commentaire et le résumé que vous en fâites. je le partage totalement.

[GG]

j'étais présente avec la soixante de personnes dans la salle. j'ai beaucoup apprécié vos interventions et l'animation que vous avez finalement faîtes du débat.

[Géraldine Derain]

le créneau de madame josette pons depuis plusieurs semaines est justement ce sujet. elle ramène tout au développement durable et à l'environnement. je la vois partout dans var matin sur les photos pour des fêtes de la courge, du radis et du chien de chasse (avec tout le respect que je dois aux légumes et aux animaux). mais là, personne au rendez-vous. alors que pour une fois, on est sur le champ des idées et d'un débat contradictoire. Mais de qui se moque-t-on ? C'est ça une candidate à l'élection législative qui se veut porter des sujets importants à l'Assemblée Nationale ? Franchement, je trouve cette situation assez embarrassante et surtout révélatrice de son positionnement dans cette campagne : "je suis la vague de fond sarkozy, sans faire moi-même trop de vagues en parlant que des légumes du coin..."

[RN]

Je relis ce film avec un second qui est sorti récemment : « We feed the world » (Le marché de la faim - avec comme réalisateur Erwin Wagenhofer), il montre les dessous de la production industrielle de nos aliments, à partir de témoignages d'agriculteurs, de pêcheurs, mais aussi d'industriels comme le PDG de Nestlé ou un cadre de Pioneer (leader mondial de la production de semences), et dénonce au passage l’absurdité du système : quelque 350.000 hectares de terres agricoles, essentiellement en Amérique latine, sont utilisés pour cultiver du soja destiné à la nourriture du cheptel des pays européens alors que près d’un quart de la population de ces pays souffre de malnutrition chronique ; et chaque Européen consomme annuellement 10 kilos de légumes verts, irrigués artificiellement dans le Sud de l’Espagne où leur culture provoque localement des pénuries d’eau. La thèse est simple et la démonstration efficace : si certains ont faim, c’est parce que le prix bas de nos aliments ne reflète pas leur coût écologique (les milliers de kilomètres et des tonnes de kérosène des fraises que nous consommons en hiver) et social (notamment dans les pays du Sud)...