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Michaël Latz, Politiquement différent - Var
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11 janvier 2007

Bonne année Pierre Mendès France

Le 11 Janvier 1907, il y a 100 ans, naissait Pierre Mendès-France (voir bibliographie sur le site de Wikipedia). Pour moi, il incarne un homme qui a proposé une conception exigeante de la politique. J'avais été passionné par le livre de Jean Lacouture qui retraçait le destin de cet homme politique si atypique. Je souhaite aujourd'hui rendre hommage à son parcours, à son exigence et enfin aux enseignements que l'on peut tirer de ses choix politiques courageux.
Perrre_Mendes_France
Dès le départ, alors qu'il est l'un des plus jeunes députés du France sous le Front Populaire, il décide en Juillet 1936 de voter contre la participation de la France aux Jeux Olympiques de Berlin. Il sera le seul député de gauche à faire ce choix. Cet épisode annonce la singularité et l'itinéraire droit de ce précurseur de la pratique politique moderne, telle qu'on peut espérer aujourd'hui et demain qu'elle existe. Ses engagements nous apparaissent aujourd'hui, à la lumière de l'actualité nationale et internationale, d'une vraie pertinence. Loin de prétendre la traduire totalement en 2007, la démarche de Pierre Mendès-France mérite au moins, en ce début d'année 2007, d'être rapprochée de nos préoccupations actuelles.

De son engagement politique, il s'est toujours imposé la recherche de la vérité ou, dis autrement, une grande honnêteté intellectuelle : "Certains redoutent qu'un langage loyal et ferme sur la situation présente n'entraîne le découragement. C'est qu'ils n'ont pas foi dans la volonté et dans l'aptitude de la nation à se redresser. Pour eux, la France, épuisée physiquement et nerveusement, est incapable de supporter la vérité (...) La France peut supporter la vérité."

Dans sa pratique politique, il place le citoyen au coeur de la démocratie. Il estime que cette dernière ne peut être viable qu'à cette condition. Outre l'importance de la démocratie réellement représentative, il aurait probablement soutenu le développement de formes multiples de démocratie participative.

Avant et pendant sa Présidence du Conseil (Juin 54 - Février 55), puis sous la Vème République, Pierre Mendès-France cherchera constamment un compromis entre l'héritage républicain, les aspirations démocratiques et l'idéal socialiste. Pour Mendès-France, le Gouvernement doit être investi puis contrôlé quotidiennement par l'Assemblée Nationale et, pour garantir une certaine stabilité et donner aux gouvernements le temps nécessaire à l'action politique, il propose un contrat de législature entre le Gouvernement et le Parlement, et donne au Président - l'arbitre - le pouvoir de dissoudre l'Assemblée en cas de renversement du Gouvernement, afin de permettre aux citoyens de reprendre la main. C'est ma conception aujourd'hui du mode de fonctionnement de nos institutions et du rôle actif de contrôle et d'impulsion d'un député.

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Commentaires
L
Le culte dont il est l'objet est toujours vivace, comme l'a montré le colloque "Pierre Mendès France le juste", qui a réuni récemment au Sénat ses proches, des historiens et d'anciens collaborateurs. "Nous sommes tous des mendésistes", leur a dit Michel Dreyfus-Schmidt, sénateur socialiste du Territoire de Belfort, en les accueillant.<br /> <br /> Le Mendès des uns n'est pas forcément celui des autres. C'est la première famille de "PMF" qui veille aujourd'hui sur l'héritage, en insistant sur les lointaines racines familiales.<br /> <br /> Pierre Mendès France avait eu deux fils de son premier mariage avec Lily Cicurel en 1933 : Bernard (1934-1991), et Michel, qui préside aujourd'hui l'Institut Pierre-Mendès-France, après la disparition en 2004 de Marie-Claire Servan-Schreiber, que l'ancien président du conseil avait épousée en 1971. L'Institut, hébergé par le Collège de France au 3, rue d'Ulm à Paris (5e), a pour secrétaire général Tristan Mendès France, le fils de Michel. Il tient sur Internet un "vidéoblog" consacré à la mémoire de son grand-père (www.mendes-france.fr). Ces racines familiales ont été longuement évoquées lors du colloque au Sénat, organisé par l'Institut Pierre-Mendès-France.<br /> <br /> "PMF" était très curieux de ses ancêtres. Toute sa vie, il a collecté des documents les concernant. Le fruit de ses recherches, menées avec une méticulosité de chartiste, occupe plus de quarante cartons annotés de sa main, conservés aujourd'hui à l'Alliance israélite universelle (45, rue La-Bruyère à Paris, 9e).<br /> <br /> Parmi d'autres épisodes, ils relatent l'histoire de l'aïeul portugais de "PMF", Luiz Mendès de Franca, un marchand d'étoffes converti au catholicisme qui fut arrêté en 1683 par l'Inquisition. Soumis à la question, il dut avouer qu'il n'avait pas renoncé au judaïsme, avant de livrer le nom d'une trentaine de ses proches soupçonnés du même "crime". Réfugié en France, il mit fin à ses jours à Bordeaux, en 1694. C'est là que sa lignée fit souche sous le nom francisé de Mendès France, avant de s'établir à Paris à la fin du XIXe siècle.<br /> <br /> Une exposition organisée jusqu'au 1er mars à la bibliothèque de l'Alliance israélite universelle montre les documents que Mendès France avait patiemment rassemblés sur ses origines ainsi que des objets lui ayant appartenu. Un livre récent, Le"Juif" Mendès France (Calmann-Lévy, 370 p., 21,50 €), de l'avocat bordelais Gérard Boulanger, traite lui aussi de ce sujet et de l'antisémitisme qui fut le lot de "PMF". Pas français, le "juif Mendès" ? Cette accusation, il l'entendra souvent ; d'où sa passion pour la généalogie.<br /> <br /> Cette accusation de ne pas être français est au coeur du procès que lui intente, en 1940, le régime de Vichy. Le chef d'inculpation est fantaisiste : désertion. Mais le tribunal militaire de Clermont-Ferrand, celui-là même qui a condamné de Gaulle à mort, s'en prend à la personne du lieutenant Mendès France, ancien ministre de Blum, aux origines "impures", une nouvelle proie qu'il ne lâchera pas.<br /> <br /> Ce procès en sorcellerie a tout de l'Inquisition, a fait observer le magistrat Denis Salas. Un procès où, d'avance, " tout acquittement est prohibé", selon l'expression de Me Georges Kiejman. Mais le descendant de Luiz de Franca sut garder la tête haute. Condamné à six ans d'emprisonnement, il s'évada et gagna Londres via le Portugal, la terre de ses ancêtres, l'honneur de son nom intact.<br /> <br /> Auteur d'un livre minutieux sur ce procès (Un tribunal au garde-à-vous, Fayard, 2002), Me Jean-Denis Bredin a rappelé l'interminable combat que Mendès France dut mener pour obtenir la cassation de son procès, qui n'intervint qu'en avril 1954. Le 18 juin de la même année, Pierre Mendès France est investi président du conseil. Il gouverna la France sept mois et dix-sept jours, le temps de faire la paix en Indochine et d'accorder l'autonomie interne à la Tunisie.<br /> <br /> Pour parler de Pierre Mendès France le décolonisateur, deux de ses biographes avaient été invités : Jean Lacouture (Pierre Mendès France, Le Seuil, 1981) et Eric Roussel, auteur d'un ouvrage plus récent, Pierre Mendès France (Gallimard, 608 p., 29 €).<br /> <br /> L'ALGÉRIE, C'EST LA FRANCE<br /> <br /> S'il est facile de s'accorder sur le courage et la lucidité de "PMF" dans ces moments décisifs, sa réaction au lendemain de l'insurrection algérienne du 1er novembre 1954 prête à controverse : "Les départements d'Algérie constituent une partie de la République française (...). Jamais la France (...) ne cédera sur ce principe fondamental." Tel fut le premier mouvement du président du conseil.<br /> <br /> L'historien Benjamin Stora est enclin à absoudre Mendès France de ce faux pas. La conviction que l'Algérie et la France ne faisaient qu'une était très répandue à l'époque, a-t-il expliqué. Jean Lacouture en veut pour preuve les articles que Le Monde publia immédiatement après l'insurrection, dans le même ton. Il n'empêche. La perspicacité légendaire de Mendès avait été prise en défaut. Si Pierre Mendès France a laissé une trace dans l'histoire, à l'égal du général de Gaulle et de François Mitterrand, a dit Jean Daniel, ce n'est pas à l'Algérie qu'il le doit mais à sa foi dans la démocratie.<br /> <br /> Faisant allusion à la candidate socialiste Ségolène Royal, le directeur du Nouvel Observateur s'est demandé ce qu'aurait pensé l'auteur de La République moderne (Gallimard, 1962) du débat qui s'est installé dans la campagne sur les vertus respectives de la démocratie participative et de la démocratie représentative. Pierre Mendès France, a-t-il expliqué, se faisait une haute idée de la fonction d'élu. Il voyait dans les représentants du peuple des citoyens plus réfléchis que les autres, sacralisés par l'onction du suffrage universel. A charge pour eux d'informer les électeurs de ce qu'ils comptent faire, sans leur cacher les difficultés, et de respecter leurs engagements. Dans le cas contraire, la parole doit revenir au peuple car nul n'est propriétaire de son mandat.<br /> <br /> Ce sage principe valait pour la IVe République, laquelle le foulait aux pieds. Il vaut bien sûr pour aujourd'hui. Ce qu'il faut retenir de l'héritage de Pierre Mendès France, a dit Stéphane Hessel qui fut son collaborateur à la présidence du conseil, c'est sa faculté à inspirer confiance au peuple. Les jeunes d'aujourd'hui, a-t-il conclu, ne peuvent qu'être sensibles à ce message, eux qui doutent tant de leurs élus.
J
réalisé par son petit fils Tristan. Il est très bien foutu ce site : <br /> http://www.mendes-france.fr/
X
Il y avait aussi un documentaire sur la chaine Histoire qui risque de repasser bientôt. A surveiller. Le plus fort avec PMF c'était qu'il refuser de faire appel à l'émotionnel et qu'il voulait toujours s'adresser à la raison et l'intelligence des gens et pourtant certains de ses discours donnent la chair de poule.<br /> Mitterrand intervient dans le documentaire et pour commenter la chute du légendaire gouvernement PMF, il dit quelque chose comme : "il avait une exigence et une rigueur intellectuelle qui forçait l'admiration, mais il n'a jamais vraiment compris la nature des hommes". Tout est dit.
Y
j'ai téléchargé l'émission 2000 ans d'histoire de hier après-midi. c'était passionnant. merci du bon plan
I
Merci de cet hommage. En effet, comme Fillol, je pense qu'il faut parfois prendre le temps de se rappeler des grands hommes qui font de la politique. J'ai toujours en tête ce sketch de Coluche où il fout de la "gueule des politiques"... cf. le mois de l'année où un politique dit le moins de connerie ? c'est février... car il n'y a que 28 jours. Bref, ce type de personnage rehausse incontestablement l'image que l'on peut avoir des hommes qui se dévouent pour le bien commun de manière irréprochable.
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