UMP : le foure-tout du projet législatif
Avec 577 propositions (est-ce pour l’affichage… chaque député aurait sa proposition ?), le programme de l'UMP n’a pas de colonne vertébrale et souffre d’un manque de cohérence. Si le terme « libéralisme » n’est plus assumé, ce programme consacre bien la notion de libre choix et de mérite ; MAIS sans articuler, comme le fait le projet socialiste, la réussite individuelle et la réussite collective. Là est je crois notre différence majeure qui pourrait se concrétiser dans de nombreux domaines, une fois arrivé au pouvoir : retraite, pouvoir d’achat, fiscalité, développement des emplois…
Ce qui m’inquiète le plus dans ce programme est qu’il se fonde au départ sur une volonté de provocation. Si l’on prend l’exemple du temps de travail : il propose l’exonération de toutes les cotisations sociales sur les heures supplémentaires. Il s’agirait de rendre l’heure supplémentaire moins chère que l’heure normale. Mais mon expérience de chef d’entreprise me montre que ce genre de pirouette n’incite qu’à la marge à l’embauche de nouveaux salariés. Deuxième provocation : affirmer qu’il s’agit de permettre de « travailler plus pour gagner plus »…. comme si les salariés décidaient eux-mêmes de faire ou non des heures supplémentaires, comme si le temps partiel n’était que choisi. Mon analyse est que ce projet est d’abord injuste, parce qu’il propose en réalité aux plus modestes de travailler plus, et aux plus favorisés de payer moins d’impôts. En l’occurrence, les propositions relatives à l’impôt sur le revenu ou aux successions sont la poursuite d’une politique fiscale marquée par une grande injustice au cours des cinq années passées.
Enfin, il est coûteux, car il comprend de nombreuses promesses de baisses de cotisations et d’impôts sans financer toute une série de propositions (je pense que sur ce point, pour être tout à fait honnête, nous devons nous aussi faire des progrès)
Au final, si ce projet est trompeur ; je crois qu'il a au moins le mérite de monter la différence entre le projet UMP et le projet socialiste. Et je compte bien montrer jusqu’à l’élection en quoi je pense que nous sommes mieux placés pour réformer notre société, la rendre à la fois plus compétitive et plus juste, pour la mettre enfin en ordre de marche pour faire face à nos grands défis : l’emploi, le logement, le mieux-vivre ensemble, le développement durable.