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Michaël Latz, Politiquement différent - Var
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20 février 2007

Un exercice obligé, rondement mené !

J'ai la conviction que Ségolène Royal a passé avec succès son grand oral "J'ai une question à vous poser".

On aurait pu penser que cette émission de TF1 serait du "sur mesure pour Nicolas Sarkozy". Or incontestablement, Ségolène Royal a marqué des points. Elle était détendue. Elle n'est pas tombée dans une forme de "piège médiatique" que la Droite annonçait. Je crois qu'elle a su profiter de son expérience et de l'esprit des débats participatifs pour en faire un vrai moment de dialogue et d'explication du Pacte Présidentiel.J_ai_une_question_a_vous_poser_02

Dialogue: car l'échange instauré par Ségolène Royal était moins tendu en comparaison de celui de Nicolas Sarkozy ; accusé à plusieurs reprises de racisme, d'homophobie et de populisme... Le Ministre de l'Intérieur, avocat de formation, est un brillant orateur, mais je l'ai trouvé tendu et cassant dès que son approche était remise en question. Ségolène n'a pas le même caractère. Alors que certains attendaient une "chute", de l'appréhension, du manque de confiance en soi... je l'ai trouvée sereine ; même sur les questions difficiles comme celle remettant en question "ses capacités à gouverner". Sa réponse était claire et précise. Dans les gestes aussi, et cela à son importance pour la place de la France dans le monde, Ségolène Royal a été la première invitée quittant son pupitre pour se déplacer à plusieurs reprises en direction du public.

Pédagogie aussi
. Ségolène Royal a pu détailler et expliquer son "pacte présidentiel". Elle s'en est servi à de très nombreuses reprises. Je retiens 4 exemples de précisions : le rôle clé joué par les TPE-PME qu'elle a annoncé vouloir et devoir soutenir fortement ; le délai du SMIC à 1500 euros (5 ans) ; le montant de l'allocation de rentrée scolaire (x2, c'est à dire 540 euros) ou  encore le plafond des retraites revalorisées (984 euros ou SMIC).

Le concept de l'émission ne me plait guère. Et vous d'ailleurs, les "vrais gens" que nous sommes, qu'en pensez-vous ? Mon analyse, principale est que cela questionne fondamentalement sur l'avenir du métier de journaliste. Car je crois vraiment en ce métier et dans son rôle dans une "démocratie en bonne santé". Travail fait de recherches, de relances, de mise en avant des contradictions...

Pour autant dans cet exercice imposé de la campagne 2007, Ségolène Royal a réussi son émission : expliquer, témoigner, rassurer et annoncer par sa posture, son courage et sa détermination, quelle Présidente elle sera demain.

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Commentaires
I
je partage votre point de vue totalement sur les limites du concept... <br /> <br /> Les difficultés relatées par les membres du panel, légitimes et touchantes, étaient aussi souvent marginales. Plusieurs questionneurs ont eu du mal à s'exprimer clairement, certains ont lu maladroitement. Pratiquement jamais ce plateau n'a été traversé par la vivacité, ou même la tension. La compassion a tout alourdie et comme en plus l'ensemble a duré épouvantablement, une quinzaine d'heures, enfin je dis ça parce que je me suis réveillé à l'aube sur le canapé, je ne savais plus bien où j'étais, l'ennui a fini par tout essoré.<br /> <br /> Je partage le mot d'Apathie : "Des émissions avec des journalistes, c'est ce qu'on a trouvé de mieux depuis l'invention de la machine à vapeur."
C
On attendait avec impatience l'audience de Ségolène Royal hier soir sur TF1 et en particulier la fait de savoir si elle allait faire plus que Nicolas Sarkozy, il y a 15 jours dans la même émission.<br /> <br /> Là où Nicolas Sarkozy avait fait 8.24.000 téléspectateurs et 33%, hier soir Ségolène Royale a fait :<br /> 8.913.540 et 37%<br /> Record d'audience pour une émission politique depuis 15 ans à la TV<br /> <br /> Vers 21H30, le nombre de téléspectateurs regardant Ségolène Royal a dépassé les 10 millions, avec un pic d'audience de 10,595 millions.
L
Ségolène a deux paris. Le premier est que son charisme, pour ne pas dire son charme, lui permette de créer une relation particulière avec les Français. Puis, forte de leur confiance, de les convaincre d'accepter le mouvement malgré cette angoisse de l'avenir qui les paralyse. La suite du pari veut qu'elle choisisse de bons conseillers et qu'elle les écoute. Elle emmène la France à "tout revoir, tout repenser et ne craindre ni d'imaginer ni d'inventer", elle dit en somme "en route", puis laisse ses proches étudier les directions des solutions concrètes.<br /> <br /> Etant donné la pagaille qui semble régner dans le camp Royal, on n'est pas sûr qu'elle coordonne bien ses experts ni qu'elle étudie assez leurs dossiers. Ce premier pari n'est donc pas bien parti. Il n'est pas perdu pour autant.<br /> <br /> Le second porte sur le fond. Ségolène Royal a des intuitions qui collent à l'air du temps. Il en est ainsi de la "démocratie participative", qui répond à la crise du politique. Cette crise, décrite par l'historien Pierre Rosanvallon, habite Ségolène Royal. Elle sent, elle sait, elle a raison : l'envie de parler, de s'exprimer, de participer, de dire sa vie, est immense à notre époque. TF1 comme les sites Internet (YouTube) en font leur jolis profits.<br /> <br /> "Il faut écouter les gens" : Ségolène Royal a cassé le moule ancien de la démocratie représentative. Le revers est que la recomposition reste tâtonnante, porteuse d'illusions et que Mme Royal ne les évite pas toutes.<br /> <br /> L'autre intuition est économique. On va ici sans doute surprendre, mais la bonne réponse à la grande question de la mondialisation, c'est elle qui la détient. Ecoutez la première partie de son discours de Villepinte : "Nous sommes un pays d'excellence technologique où pas un jour ne passe sans que des hommes et des femmes se lancent pour donner corps à un projet créateur d'activité, de valeur et d'emploi. Je suis reconnaissante à ces entrepreneurs du risque (...). Je sais gré à ces PME qui sont nos premières créatrices d'emploi." "L'inventivité des entrepreneurs doit être reconnue", Mme Royal veut faire de la France un immense "atelier de la création".<br /> <br /> Innover, donc. Ecoutez ensuite la troisième partie du discours, concernant l'école. " C'est l'éducation qui tient tout l'édifice", dit la candidate. "Elle sera au coeur de tout et en avant de tout". Et de détailler, de la maternelle à l'université, comment elle veut "donner à tous la même éducation qu'à ses propres enfants". L'école pour rétablir l'égalité des chances, bien sûr, mais aussi, et surtout, pour entrer au plus haut niveau dans "la société de la connaissance".<br /> <br /> Face à la Chine, la France doit dare-dare rehausser sa productivité en innovant, elle doit faire naître des PMI conquérantes capables de régénérer son tissu productif et de se substituer aux grandes du CAC 40, qui ni n'investissent ni ne créent plus beaucoup d'emplois en France. Elle doit, c'est l'autre versant de la même exigence, donner aux jeunes Français une forte qualification et un goût pour la création de produits, d'activité, de valeur. Ne cherchez pas : c'est LA réponse à la mondialisation. Il n'y en a pas d'autres.<br /> <br /> Nicolas Sarkozy, lui, sous l'influence de son conseiller Henri Guaino, s'éloigne du libéralisme pour s'enfoncer dans la nostalgie du capitalisme d'Etat. La suppression des droits de succession en fait, au même moment, le défenseur des fortunes acquises. Bref, économiquement, Nicolas Sarkozy laisse libre le boulevard de la modernité : intuitivement, Ségolène Royal a compris que le couple innover-former lui permettait de l'occuper.<br /> <br /> Hélas, ensuite, pis encore que pour le premier pari, tout se détruit. Est-ce parce que Ségolène Royal est écrasée par l'orthodoxe lourdeur des éléphants du Parti socialiste ? Est-ce parce qu'elle même n'a pas les idées claires et que le côté noir de sa force, appelons cela le conservatisme populisto-régionalo-syndical, reprend le dessus ? En tout cas, la modernité du discours ne se retrouve pas dans la liste des 100 propositions de son "pacte présidentiel" présenté à Villepinte. Même l'encouragement de la recherche n'est vu qu'au travers des crédits publics. Le soutien aux PME est devenu vague.<br /> <br /> En vérité, on avait déjà eu un petit doute le 14 janvier quand, visitant " cette France qui réussit", elle s'était extasiée devant une presse à huile d'un éleveur de brebis... En 1981, le candidat François Mitterrand était allé, lui, visiter le Salon des composants électroniques. La reconnaissance verbale des "PME du risque" ne serait-elle que le paravent qui cache la dénonciation recuite des grosses sociétés et "des forces de l'argent" ?<br /> <br /> Augmenter le SMIC, revaloriser les retraites, grossir les allocations, conditionner les aides aux entreprises, créer 500 000 emplois publics pour les jeunes..., la liste de la société socialiste de l'assistanat était longue, elle en rajoute encore dans la volonté de "protection", de la naissance à la mort, jusqu'à épauler l'archéo en chef, José Bové, contre les OGM.<br /> <br /> Ségolène Royal, l'art de gâcher ses intuitions ? La raison est que Mme Royal ne peut pas avancer seule, ambiguë elle-même, au sein d'un parti qui s'est volontairement enfermé dans la stérilité intellectuelle. Tout bouge autour du PS, les économistes, les sociologues, décrivent une société neuve, des souffrances neuves, des solutions neuves. Ségolène Royal le sent. C'est tout, hélas.
G
semblent assez unanimes pour considérer qu'elle s'en est bien tirée. à présent, attendons que le Dieu sondage nous donne des infos...
C
L'intervention de SR à TF1 était bonne dans l'ensemble mais très faible sur le financement de son programme.Une faiblesse qui peut être ressentie comme une volonté de ne pas prendre l'argent ou il est, de retomber dans les "défauts" reprochés à Mitterand "un discour de gauche pour une politique de droite" et de flatter le centre au détriment de la gauche.Par ex: Aucune allusion au profits financiers qu'il faut taxer. Une telle attitude renforce le camp des candidats de l'extrème gauche alors - qu'il ne faut pas se faire d'illusions- ce n'est pas à droite ou au centre que l'on gagnera des voix.
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