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Michaël Latz, Politiquement différent - Var
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13 février 2007

La question du coût du programme se pose plus à droite qu'à gauche

exclamationLe projet qui m’intéresse est bien celui du Parti Socialiste et de Ségolène Royal. Je ne compte pas me tromper de combat, je vous rassure tout de suite. Néanmoins, je suis frappé des reproches que beaucoup ont tout de suite fait à la présentation de Ségolène sur la difficulté de trouver des recettes pour financer tout cela. Je trouve ce reproche injuste et malvenu. Je pense que Ségolène Royal aura l’occasion de donner des éléments de réponse sur ces points.

Je vais donc me consacrer de mon côté aux incohérences du programme d’en face. Ce qui me frappe en effet, c’est de voir le peu d’entrain qu’ont les médias à faire la même analyse auprès de Nicolas Sarkozy. Or depuis quelques mois, il s’est fait une spécialité de multiplier les promesses et de s'enflammer lors de chacune de ses déclarations, souvent en fonction du public présent. Il ne peut y résister. Il est comme ça. Or cet exercice de multiplication des prises de parole rend pour le coup encore plus difficile et complexe la comptabilité du coût de ces propositions.

Au delà du discours, la seule mesure importante qu’il propose concerne le marché du travail. C'est par ce biais que Nicolas Sarkozy compte, à très court terme, débloquer le pays et accélérer la croissance. Or au delà du cercle des libéraux, il me semble que tous les socialistes partagent ce choix, conforme à beaucoup d'analyses. En revanche, si on oublie cet objectif ultime de baisser le chômage, les moyens d’y parvenir sont discutables. Je prends quelques exemples significatifs :

Mauvais combat avec les heures supplémentaires
: la fusion ANPE-Unedic est sûrement utile, mais le contrat de travail unique, remplaçant CDD et CDI, ne s'appliquera qu'au fil des emplois créés, comme le CNE. Dans l'immédiat, l'essentiel porte sur les heures supplémentaires. Comme le candidat renonce à abolir les 35 heures, il contourne l'obstacle en supprimant leur contingentement et ajoute qu'elles seront détaxées et défiscalisées. Cette trouvaille me laisse perplexe car elle ne servira à rien pour réduire le chômage. Au contraire, elle est favorable à ceux qui ont les emplois. De plus les heures supplémentaires n'existent en quantité qu'en cas d'accélération de la croissance, mais elles fondent en cas de recul. Ce n’est qu’un artifice et non un moteur. Enfin la défiscalisation des heures supplémentaires m’interpelle sur son coût : estimé à 4,6 milliards d'euros. Dans ce cadre là, quel intérêt ? pour quel coût ? et quelles retombées ? C'est la grille de jugement que je me donne lorsque j'ai des choix importants à faire en tant que chef d'entreprise.

Absence de concret pour l’éducation : l'augmentation de 50 % du budget de l'université et la promesse de porter la recherche-développement à 3 % du PIB. C'est une mesure cruciale, mais Ségolène Royal la propose aussi. Toute la différence sera dans le "comment". Et on ignore les détails de ce qu'envisage Nicolas Sarkozy pour ne pas gâcher cet argent et pour vraiment dynamiser l'innovation en France.

Injustice flagrante au niveau fiscal :
la suppression des droits de succession, sous condition. Cet impôt est l'un des dispositifs les plus conformes à la justice sociale et, aussi, à la volonté de récompenser le travail dont Nicolas Sarkozy a théoriquement fait sa « valeur ». Quant au bouclier fiscal à 50 % du revenu des ménages, il n’est qu’un biais pour tuer l'ISF, impôt tabou mais oh combien symbolique.

Et autres faux calculs en pagaille : une foule des autres promesses du candidat de l'UMP portent beaucoup de questions : c'est le cas des déclarations fleurant le protectionnisme sur "la préférence communautaire", de celle sur la baisse de la TVA dans la restauration, sur les droits opposables (hébergement, crèches...). C'est le cas aussi de la volonté de ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite : ce ne serait le cas ni dans l'éducation, ni dans la police, ni à l'hôpital, alors où ?

Au final, la question principale porte sur le bouclage financier du programme. Son coût, sur la législature, est estimé à 42 milliards d'euros par l'Institut de l'entreprise. Or Nicolas Sarkozy veut, en plus, abaisser les impôts de 34 milliards :
c'est impossible dans ces conditions de réduire les déficits et la dette. J'en viens à mon analyse première : l'enjeu du déficit est crucial. On ne peux pas l'ignorer. J'ai 5 petits-enfants (entre 2 et 6 ans), j'ai envi de pouvoir me regarder dans le miroir dans 25 ans... Je ne veux donc pas leur laisser une dette complètement folle lorsqu'ils commenceront à travailler et qu'ils auront eux-même des enfants. C'est cela aussi le développement durable : faire attention à ce que l'on transmet aux générations futures.

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Commentaires
A
que M. Sarko était 5 ans au gouvernement. mais en ce moment, la spirale est ascendante. pourvu qu'il s'explose à un moment. c'est tout le bien que je lui souhaite
B
On a passé le cap de la connerie (passé moi l'expression) avec Nadine Morano, députée UMP et porte-flingue du ministre-candidat Nicolas Sarkozy, qui dresse cet "élégant" portrait de Ségolène Royal dans les colonnes du Nouvel Obs :<br /> <br /> "Son coté "je suis belle, regardez-moi, j'ai quatre enfants", ça bluffe quand on est caissière à Mammouth. Mais nous, on n'a pas le droit de jouer cette carte-là." <br /> <br /> En revanche, jouer la carte Jaurès et Blum (comme l'a fait Sarko) quand on méprise la "caissière à Mammouth", c'est audacieux ! ...
E
Nicolas Sarkozy, en plus d'un programme très couteurx (à peu de chose près le même que les socialo), prétend réduire de quatre points, c'est-à-dire de 70 milliards d'euros, le niveau des prélèvements obligatoire
R
Le candidat UMP a annulé mardi matin une visite dans une cité de Nanterre. Le ministre de l'Intérieur est quasiment absent des banlieues depuis les émeutes de novembre 2005...<br /> <br /> http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/elysee_2007/20070213.OBS2268/nouveau_report_dune_visitede_sarkozy_en_banlieue.html
Z
Chaque jour , nous parviennent des éléments épars sur le dispositif de sécurité qui protège la campagne de Nicolas Sarkozy. Un bloggeur a écris, naguère, pour me signaler qu'il avait compté quinze cars de CRS et huit cars de la gendarmerie nationale autour de la salle publique de Saint Quentin, dans l'Aisne, ou le président de l'UMP, ministre de l'Intérieur, tenait meeting.<br /> Hier, dimanche, dans Le Parisien, le journaliste Ludovic Vigogne racontait que la veille, lors de son passage au QG du candidat UMP, rue d'Enghien, il avait compté huit cars de la gendarmerie nationale dans les parages. Un peu trop non?
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