L'Europe s'investit vraiement dans les énergies renouvellables
J'ai appris que la Commission européenne a présenté ce matin sa stratégie énergétique. Après lecture, elle propose de mettre en oeuvre une véritable "nouvelle révolution industrielle" pour que l'Union Européenne devienne d'ici à 2050 "une économie à forte efficacité énergétique et à faible émission de CO2". Cette formulation me plait. Elle est volontariste et correspond à l'idée que je me fais de l'Europe : une vraie puissance qui compte et qui a une stratégie ambitieuse.
Pour mémoire, il faut avoir en tête que les gaz à effet de serre sont principalement à l’origine du réchauffement de la température. Le dioxyde de carbone (CO2 ) issu de la combustion d’énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) représente à lui seul 80 % des émissions de gaz à effet de serre. La terre s’est réchauffée d’environ 0,6°C au cours du XXe siècle et les estimations prévoient que la température moyenne de la surface de la terre pourrait augmenter d’environ 1,4 à 5,8°C durant le XXIe siècle. De nombreux spécialistes de l’environnement sont persuadés qu’une division par quatre de la consommation d’énergie est réalisable immédiatement et permettrait ainsi une réduction significative des émissions de CO2.
Le plan d'action proposé (infos accessibles ici) sera débattu par les 27 pays européens au sommet européen de mars prochain. En fonction des orientations décidées à ce moment là, la Commission mettra ensuite sur la table des propositions législatives.
Cet objectif est d’ores et déjà techniquement et économiquement accessible dans plusieurs secteurs. Par exemple dans le secteur du bâtiment, secteur qui consomme le plus d’énergie (plus de 40% de la totalité de la consommation énergétique en Europe, 45% en France). Cette énergie est utilisée principalement pour le chauffage (entre 50 et 60%), puis pour l’eau chaude sanitaire, la climatisation, l’éclairage... Or pour que cela fonctionne, il faut que les réflexions soient adaptées au contexte climatique. Et dans le Var, nous avons de vrais spécificitées (plus généralement en Méditerranée) qui sont aujourd'hui très peu prises en compte par les concepteurs et les constructeurs de logement. Lorsque l'on voit la bonne santé du BTP, on est droit de se dire qu'il serait peut-être temps de favoriser des approches plus durables dans la construction et la rénovation d'habitats. C'est là une des propositions très concrètes de Ségolène Royal, avec son "permis de construire vert".
Je m'inscris dans cette stratégie de l'action. Elle n'est probablement pas encore suffisamment ambitieuse, mais elle nous oblige à être actif et innovant. C'est pour moi un sujet majeur des 5 prochaines années au niveau des travaux de l'Assemblée Nationale. Il s'agit de développer un cadre législatif incitatif, faciliter les initiatives notamment des collectivités locales et des entreprises qui peuvent avoir un rôle d'entrainement important ou encore de développer les partenariats de recherche au niveau européen pour créer du savoir et des connaissances sur ces sujets clés pour notre avenir.